Patrick CALVAS, chargé de mission, ERE Occitanie
Le document traite des questions éthiques et juridiques liées à l’exportation par l’Union européenne de pesticides interdits sur son sol et à l’importation de denrées alimentaires contenant des résidus de ces produits.
De nombreux pesticides utilisés en agriculture sont scientifiquement reconnus comme toxiques pour l’environnement et la santé humaine, notamment les agriculteurs et les enfants exposés pendant la grossesse. C’est la raison pour laquelle l’utilisation de pesticides en Europe est strictement réglementée et contrôlée par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (AESA) et les agences nationales comme l’ANSES en France. Les normes de résidus de pesticides dans les denrées alimentaires sont définies pour protéger les consommateurs, mais l’évaluation des risques est complexe, notamment pour les mélanges de substances (effet cocktail).
L’usage intensif de pesticides est lié à des pratiques agricoles controversées, et des scientifiques soulignent que les coûts en santé publique et environnementale excèdent souvent les bénéfices économiques.
En dépit de l’interdiction de leur utilisation, l’Europe autorise leur exportation vers d’autres pays ce qui soulève des questions éthiques. En effet, si le principe de précaution est central dans la régulation des pesticides en Europe, mais son application est parfois critiquée pour son intermittence car les agences de sécurité alimentaires constatent la présence de résidus de molécules interdites dans les aliments importés. Nous mettons donc en lumière les tensions entre les besoins économiques, les impératifs de santé publique et des tensions éthiques dans l’utilisation et la régulation des pesticides en Europe.